Board Games that tell stories

Une fois n’est pas coutume, un retour sur un bouquin très particulier traitant de Game design. Celui-ci est une compilation de billets parus sur le blog éponyme d’Ignacy Trzewiczek (Robinson Crusoe, 51e état, etc.) que je ne saurais trop vous conseiller : Board games that tell stories. À ceux-ci s’ajoutent des articles originaux du même auteur ainsi qu’une douzaine d’autres écrits par des invités prestigieux, c’est à dire dont même moi qui ne suit pas l’actualité du jeu de plateau peut citer certains des jeux : Antoine Bauza, Bruno Cathala, Michal Oracz, Mike Selinker, etc…

Pour être tout à fait honnête, ce livre est très éloigné de ceux que je lis habituellement point de vue game-design. Et il vaut mieux savoir exactement à quoi vous avez à faire avant de l’acheter. Ce n’est en rien un manuel de conception de jeu, je ne suis même pas sûr que ce soit un livre sur les jeux eux-mêmes. On est plus dans le registre d’un livre d’anecdotes écrit par quelqu’un dont le métier et la passion sont de faire des jeux et dont une bonne partie de la vie semble tourner autour de ça. Du coup, c’est plaisant à lire, extrêmement vivant, surtout pour ceux qui n’aiment pas se taper des bouquins théoriques, et on apprend quand même de très nombreuses choses. Quitte à ce que pour certaines, cela consiste surtout à les redécouvrir avec le regard de l’auteur ou des contributeurs qu’il a invités.

En fait, ma seule réserve sur le livre est de savoir à qui il s’adresse réellement. À l’origine, vu qu’il a été financé par une campagne Kickstarter, la réponse était simple : à ceux qui lisaient le blog et qui avaient envie soit de récompenser Ignacy Trzewiczek, soit de découvrir ses 35 meilleurs billets sous une forme plus agréable que la lecture sur écran. Mais maintenant que le livre est disponible, la réponse n’est plus aussi simple. S’il est facile de se reconnaître dans certaines des situations dépeintes avec humour (l’ambiance des salons, la table à manger envahie par les prototypes, certains moments de solitude lors de playtests, le rapport d’amour/haine entretenu avec ses propres jeux, l’importance de la personne qui nous accompagne, etc.), et que je crois qu’on y apprend de toute façon des choses, je me demande dans quelle mesure il parle à quelqu’un qui n’a pas justement vécu des galères situations similaires. J’ai l’impression que c’est le cas quand même, mais je ne saurais trop vous encourager à vous en assurez en vous rendant sur le blog ou en lisant ce court extrait du livre.

Sinon, j’ai été enchanté par les bonus qui ont été rajoutés suite au succès de la souscription. Ceux-ci font d’ailleurs partie du livre : je n’avais eu vent de la campagne que trop tard et n’étais donc pas souscripteur. Je le précise parce que vu que nombre d’articles sont repris d’un blog gratuit, on peut légitimement se poser la question de la qualité de ce qui n’y est PAS déjà disponible. Et pour moi, c’est presque tout bon. On y apprend par exemple comment Neuroshima Hex, un des rares jeux de plateau où j’ai été capable de jouer toute une nuit et où j’ai encore envie de rejouer, a failli couler son éditeur et que cela ne s’est joué à rien, les débuts difficiles d’Hanabi et de la carrière de Bruno Cathala, notamment en conventions de jeu de rôle, l’importance ne pas oublier que les joueurs sont – collectivement au moins – plus intelligents que les concepteurs (amen), ou de gérer le « problème Pandémie« , comment les jeux racontent des histoires, et, presque pour finir, une vision pour le moins sans compromis des souscriptions.

Bref, comme expliqué précédemment, il vaut mieux se faire son avis grâce au blog ou au billet échantillon pour être sûr d’être le bon public. C’est définitivement mon cas, et si vous pensez que c’est le vôtre, je ne saurais trop vous conseiller ce livre.

Pour découvrir le blog d’Ignacy Trzewiczek : cliquez sur ce lien
Pour se procurer le livre : cliquez sur ce lien

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